Léon ROCHES

L'extraordinaire destin de celui qui, par amour, aurait embrassé la religien musulmane
 


        Parmi tous ces personnages importants qui ont compté dans notre
"Histoire
de l'Algérie Française", l'un d'eux dont le Grand Larousse n'en fait     même pas état, a eu un destin fabuleux

 



            


        Léon ROCHES  est né le 27 septembre 1809 à Grenoble
,

                                 tout près de la Collégiale St André.
         


 
       

    
   (Collégiale Sr André de Grenoble)

     Après son baccalauréat et des études de Droit, il visite la Corse, la Sardaigne et l’Italie
     du Nord  pour le compte  de commerçants marseillais.

   
   Son père qui était fournisseur des armées pendant l’expédition d’Alger s’installe dans la vallée de la Mitidja où il  
    acquiert de vastes domaines. Constatant que son fils se prélasse, vit « au gré de sa fantaisie » et sèche ses cours,

    il décide de le
faire venir près de lui.

Le 30 juin 1832, Léon, réticent mais en bon fils obéissant, embarque à Marseille et rejoint Alger. Après douze jours de traversée, il est surpris par la beauté de la cité. Il s’installe chez son père au Domaine de « Braham Reis » où il continue à vivre des jours heureux. Cavalier émérite, il parcourt à cheval la zone de la Régence pacifiée.

C’est au cours de l’une d’elle qu’il rencontre Leila NEFISSAH, veuve d’un ancien Ministre du Dey d’Alger qui vit dans un grand palais. Au cours de ses très nombreuses visites, il rencontre Khadîdja, jeune maure de quinze ans qui n’est autre que la nièce de Leila Nefissah.

Frêle, blonde aux yeux bleus elle attire très vite Léon. Ils n’échangent que peu de mots, mais leurs regards en disent long sur leurs sentiments naissants. NEFISSAH qui s’en aperçoit, met un terme à leurs entrevues.

Très malheureux, Léon ne peut plus voir sa belle Princesse et s’inquiète de son sort. NEFISSAH lui fait alors connaître que Khadîdja est promise au vieux Cheik, très riche mais très laid, SI MOKTAR EL HABIB Abou Mohamed.

Désespéré, Léon s’engage dans l’Armée d’Afrique. Il est promu Lieutenant dans la Garde Nationale où ses qualités d’Officier sont très vite reconnues. Il participe à de très nombreux combats, mais il n’oublie pas celle qu’il n’a qu’une idée en tête, arracher Khadîdja à son Maître. Pour ce faire, il apprend l’arabe, fréquent les cafés maures vêtu d’un burnous et d’une gandourah et se familiarise avec les coutumes locales. Les grands chefs musulmans portent un grand intérêt à ce  «roumi » qui lit le Coran. Léon laisse même croire qu’il a prononcé la « Chehhada » qui fait de lui un croyant.

La renommée de Léon Roches parvient aux oreilles du Gouverneur Général CLAUZELS qui décide de se servir de ce garçon impétueux et le nomme interprète des Armées d’Afrique.

    Dans le même temps, un jeune agitateur, l’Emir ABD-EL-KADER vient  
        d’imposer un traité humiliant au Général DESMICHELS

  La renommée d’Abd-El-Kader va elle aussi en grandissant et intrigue
                             les
  représentants français.

   Une idée folle traverse alors l’esprit de Léon ROCHES qui voit en cet Emir           l’homme capable d’annuler le mariage de Khadîdja du fait de son autorité.      
        Il demande un congé illimité au Gouverneur CLAUZELS qui voit là   
    le moyen de rehausser le prestige de la France auprès des tribus musulmanes.

  Ainsi, grâce à son ami, le khalife de Milinah, Léon est introduit auprès
   d’ABD-EL-KADER. Les deux hommes s’apprécient et Léon devient le
                confident de l’Emir en gagnant sa confiance

Avec fougue et force de détails, notre ami conte les exploits de Jeanne d’Arc, de Bayard et de Turenne, ce qui enflamme l’Emir

Par la suite, Léon devient le secrétaire particulier et intime d’ABD-EL-KADER ; Il est alors appelé « Omar Ben ROUCHE ». C’est lui qui rédige les lettres et traduit les réponses. Par sa présence, il tente de gagner l’Emir à la France, se refusant néanmoins de l’espionner pour le compte des autorités Françaises. Il participe aux batailles que l’Emir engage contre les Chefs rebelles et coupables d’impiété.

ABD-EL-KADER se décide enfin à punir « Ain Mahdi » la glorieuse cité de « SI MOKTAR EL-HABIB. Les desseins de Léon vont enfin aboutir. Il va pouvoir arracher « Khadîdja » des griffes du très vieux et très laid Si-Moktar.

Hélas, après la reddition de la Cité, il apprend que celui-ci s’est enfui la veille de l’investissement de la ville, ayant au préalable fait assassiner Khadîdja dont il savait l’amour qu’elle portait à ce « roumi ».

Malgré son rôle dans la bataille, ABD-EL-KADER tient Léon en suspicion et afin d’éprouver sa foi musulmane, il décide de le marier à l’une de ses cousines, ce à quoi, celui-ci se refuse. Les rapports entre les deux hommes se détériorent. Léon finit par avouer à l’Emir qu’il n’a jamais embrassé la religion musulmane. Il s’attend à être tué sur place, mais l’Emir, dans sa clémence, préfère le renvoyer parmi les siens.

Ce n'est que vingt ans plus tard qu'ABD-EL-KADER pardonnera à ce Français qu'il tient toujours en estime

 

Lhistoire de Léon ROCHES ne s’arrête pas là. Après plusieurs années passées au service de l’Armée, il quitte celle-ci le 10 juin 1849. Il est nommé par le Maréchal BUGEAUD,  Consul Général de France à Tanger. Par la suite, il négocie la rencontre de NAPOLEON III avec le Sultan SADOK à bord d’une frégate en rade d’Alger.

Après diverses péripéties, en Tunisie, au Japon, il revient en France et s’installe à Nice où il prend une retraite bien méritée.

                                          Il meurt le 26 octobre 1901 à l'âge de 91 ans.

    Jusqu'à sa mort, Léon Roches pensera à cette jeune Maure qui avait gagné son coeur au point de lui faire
    embrasset la religien musulmane.
                                                                       JMB

 

 

 





Créer un site
Créer un site