Il n'est pas question ici de faire l'apogée des Pirates Barbaresques, mais plutôt de faire comprendre les raisons qui ont poussé la France à réagir et de faire chuter la Régence d'Alger
Au cours de très nombreuses années, les Pirates barbaresques on réussi à tenir en échec diverses nations « chrétiennes » et ce pour diverses raisons.
- Leurs galères, vaisseaux munis d’un seul grand mât surmonté d’une voilure démesurée, au lieu de deux comme les galères chrétiennes, étaient particulièrement adaptées à la « course ». Ces galères étaient allégées au maximum.
De plus, elles ne comportaient aucune armature de décoration qui aurait pu les alourdir. Le « gaillard d’arrière » était supprimé permettant ainsi un allègement supplémentaire qui autorisait un chargement maximum de ravitaillement. Enfin, il n’y avait qu’un seul canon sur le « gaillard d’avant » qui était rabaissé. Dotés de rangées de rames, ces bâtiments de guerre étaient très rapides et faciles de manœuvre. Enfin, ils étaient très souvent entretenus ce qui maintenait la flotte au summum de ses performances.
Les Pirates étaient des professionnels parfaitement
entraînés au combat et commandés par de vaillants
capitaines.
Ils étaient excellents au maniement de l’arc et du mousquet.
Leur manque de scrupule en faisait des hommes avides
de pillages.
Les rameurs étaient pour la plupart des « Captifs » chrétiens qui
finissaient leur triste vie sur ces navires
La technique de combat consistait à ne s’attaquer qu’aux vaisseaux lourdement chargés, peu armés et dont la manœuvre devenait de ce fait très lente.
Les navires militaires n’étaient presque jamais affrontés.
Toutes les expéditions punitives exercées contre « Alger » par les chrétiens échouèrent, compte tenu notamment des mauvaises conditions météorologiques. C’est ainsi que les Pirates barbaresques obtinrent une renommée d’invincibilité qui faisait frémir. Personne n’osait attaquer de front de tels hommes réputés pour leur sauvagerie.
Le débarquement espagnol :
Après de nombreuses décennies de luttes, les Espagnols finirent par
reprendre la Province d'Andalousie qui était aux mains des arabes.
C'est ainsi que Grenade, dernier bastion des "infidèles" comme ils
étaient nommés à l'époque, tombait en 1492.
Les Maures qui s'étaient réfugiés sur les côtes de l'Afrique du Nord
apportèrent leur haîne du Chrétien.
Le Royaume d'Espagne pouvait toutefois respirer librement
Isabelle de CASTILLE réunifie alors le pays sous la bannière
« croisée ». Elle meurt en 1504. Dans son testament, elle exhorte son
entourage de poursuivre la lutte contre les Maures jusqu’en AFN
Le Cardinal XIMENES, Primat d’Espagne,
fort de cet encouragement posthume
prépare
activement une expédition sur les territoires
Nord-Africains.
Cependant, les évènements se précipitent.
En 1505, des Pirates barbaresques vont se
permettre une nouvelle incursion en pays espagnol.
Ils quittent Mers-El-Kébir,leur port d’attache afin
d’attaquer ALICANTE, ELCHE et MALAGA.
. Au cours de cette attaque,comme à l’accoutumée,
ils pillent tout sur leur passage,n’hésitant pas à violer
et tuer après avoir tout saccagé.
Il n’en faut pas plus à XIMENES pour mettre en campagne son « Armada » qui fait route vers MERS-EL-KEBIR. Après un siège qui dure plus de six semaines, les Pirates barbaresques se rendent enfin et MERS-EL-KEBIR tombe sous la pression de l’armée espagnole le 23 octobre 1509. C’est à partir de cette nouvelle base que ces derniers assurent leurs positions et prennent ensuite ORAN au cours de la même année.

En 1509 le Comte Pédro NAVARRO
fait construire un fort sur l’une des petites îles faisant
face à l’entrée de la rade d’ALGER, contrôlant ainsi
toutes lesentrées et sorties.
Ce fort est appelé « Penon de VELEZ » ou
« Penon d’ARGEL ».
Cette nouvelle menace empêche toute sorties des Pirates.
Plus tard, c’est au tour de BOUGIE d’être assiégée et de tomber aux mains des troupes espagnoles. La même année, TRIPOLI subir le même sort.
Cette occupation Chrétienne doit cependant être considérée avec pondération. En effet, les positions militaires espagnoles restent fragiles compte tenu de leurs effectifs réduits, un armement qui laisse à désirer, une vie de garnison trop monotone et un ravitaillement qui ne peut se faire que par la mer.
Ferdinand LE CATHOLIQUE,
alors Roi d’Espagne n’accorde que peu d’intérêt pour
ces troupes installées sur les côtes d’Afrique, tant
son esprit reste préoccupé par « l’or » des
Colonies d’Amérique.
Constatant la faiblesse des troupes d’occupation, ABD-ER-RAHMAN, Gouverneur de BOUGIE, chassé de sa Cité par les espagnols, ne pouvant, seul, les faire partir, cherche de l’aide. Lui parvient la renommée d’un certain AROUDJ BARBEROUSSE installé sur la côte Tunisienne (Afriqiya) et dont les exploits font frémir. Voyant en cet homme le moyen providentiel d’en finir avec les espagnols ABD-ER-REHAMN fait alors appel à lui.
Commence alors le règne sanglant
des frères Barberousse.
Les deux premiers, Elias et Arudj se distinguent très tôt en commettant diverses rapines. Au cours d'une rixe Elias est tué et Arudj fait prisonnier par les Chevaliers de Saint Jean. Attaché aux bancs des galères chrétiennes, il réussira néanmoins à s'évader. Il sera revu plus tard à la tête d'une petite galiote avec laquelle il écume les plages grecques, pillant tout sur son passage.
Charles QUINT, jeune Roi d'Espagne confie au Marquis de COMARES, Gouverneur de la ville d'Oran, dix mille hommes de troupes, avec pour mission d'en finir avec Barberousse. Par marche forcée il atteint Tlemcen qui sera assiégé pendant sept mois. Toutefois, les habitants qui ne supportent plus de vivre sous le joug de Barberousse facilitent l'entrée des troupes espagnoles dans la cité.
Fin politique, KHEIR-ED-DIN fait appel à SELIM II. ce dernier lui envoie un sabre, un cheval et un tambour, insignes du gouvernement d'un "Sandjak"(Province turque)
